Lutter contre l’oppression
L’occupation allemande a été extrêmement oppressive dans le nord de la France. Annexé à la Belgique et déclaré zone interdite, le nord a résisté très tôt avec peu de maquis, mais une multitude de réseaux très actifs et de nombreux journaux clandestins, comme La Voix du Nord. La moitié des attentats et des sabotages commis en France ont eu lieu dans le Nord-Pas de Calais. Plus de 1 000 otages et résistants dans les fossés d’Arras et de Lille ont été fusillés, et 5 000 déportés.
Des hommes et des femmes trouvent la volonté de lutter contre l’oppression nazie et la région de Vichy. Les premiers actes de résistance consistent à aider l’évasion des soldats français et anglais ayant échappé à la capture du printemps 1940 et à éditer des journaux clandestins.
Dès 1941, des réseaux de résistance se rattachent aux grands réseaux belges, britanniques et français libres, qui pratiquent le renseignement et prennent en charge les pilotes abattus. Des mouvements de résistance plus nombreux recrutent dans toutes les familles politiques et dans toutes les classes sociales.
Parmi de nombreux mouvements locaux certains s’implantent durablement : le service de renseignements Zéro France, La Voix du Nord né autour d’un journal clandestin bien informé et qui s’élève au-dessus des querelles idéologiques et l’OCM, Organisation Civile et Militaire qui assure les liaisons avec Londres. La répression est sauvage, les prisons sont pleines et la torture systématique.
La résistance nordiste réalise son unité en novembre 1943. Plusieurs réseaux et mouvements sont décimés par les polices SS. Dès le débarquement en Normandie le 6 juin 1944, la résistance entre encore plus en action et multiplie les actions de sabotage des voies de communication, des routes et des ponts, comme à Nieppe. Avec l’aide des résistants et des FFI, la région est libérée en 5 jours seulement par des troupes américaines, britanniques, canadiennes et polonaises.
A Nieppe, un maire résistant : Jules Houcke
Maire de Nieppe depuis juillet 1939, Jules Houcke, durant tout le temps de l’Occupation, ne consent jamais à suspendre son action et entretient des liens assez étroits avec les résistants d’un “Groupe de Nieppe” qui s’organisent autour de La Voix du Nord clandestine. Il aide des jeunes à échapper au STO, il fournit des faux papiers et des cartes d’alimentation. Il reprend La Voix du Nord dans la clandestinité après l’arrestation de Natalis Dumez et Jules Noutour en 1943. C’est à lui que revient le rôle de publier les deux derniers numéros clandestins, en juillet et août 1944.