Exposition temporaire Robert Lotiron (1886-1966)

Du 25 juin au 30 octobre 2022

Exposition

du 25 juin au 30 octobre

Robert Lotiron (1886-1966), La Poésie du quotidien, l’œuvre dessiné

Exposition, en trois volets, organisée avec La Piscine – Musée d’Art et d’Industrie André Diligent à Roubaix et le Musée des Beaux-Arts de Cambrai qui présentent respectivement l’œuvre peint et l’œuvre gravé de l’artiste.

Robert Lotiron est l’un des acteurs essentiels du courant néo-réaliste en France durant l’entre deux-guerres. Plus qu’une école, cette mouvance regroupe des individualités indépendantes qui entendent s’exprimer selon leur sensibilité.

Ces artistes proposent un art du juste milieu, ni d’avant-garde, ni académique, entre modernité et classicisme. Avant de trouver son style si caractéristique, Lotiron va d’abord se confronter à la plupart des grandes tendances de la modernité picturale, de l’impressionnisme vieillissant au cubisme naissant, dont il sera un temps un compagnon de route, en passant par la véhémence fauve. Il fréquentera Robert Delaunay et par l’intermédiaire de Roger de La Fresnaye les membres du groupe de Puteaux (Duchamp, Gleizes, Kupka, Le Fauconnier, Léger, Metzinger, Survage, Picabia. Il participera également à quelques expositions marquantes comme la 2ème exposition de la société Normande de peinture à la galerie d’Art ancien et contemporain à Paris ou encore à la deuxième exposition du Blaue Reiter à la galerie Hans Goltz de Munich. Cependant, Lotiron n’ est pas satisfait de la voie dans laquelle il s’est engagé et va peu à peu s’émanciper de théories qu’il trouve trop dogmatiques. Il va alors s’intéresser à l’art du Douanier Rousseau dont il a pu découvrir l’œuvre au Salon des Indépendants ou chez Delaunay qui le collectionne. Lotiron va apprécier chez lui ce style d’une liberté si particulière, cette « stylisation primitive » assumée et conscientisée qui lui ouvre de nouvelles perspectives. Lotiron trouve aussi chez Seurat une source d’inspiration. Ce n’est pas son divisionnisme qu’il retient mais surtout l’extrême rigueur de ses compositions très élaborées. Ce n’est qu’après la Première guerre qu’il élaborera véritablement son style, un séduisant compromis entre l’art de ses deux modèles qu’irrigue sa sensibilité. Il fera avec le temps évoluer cette formule mais la base de son œuvre est posée.

Robert Lotiron prend ses sujets dans son environnement proche et au gré de ses voyages, c’est l’animation laborieuse des quais de Seine, les ponts de Paris, l’effervescence joyeuse des guinguettes, les promenades dominicales sur l’île de Migneaux, les paisibles villages des environs de Villennes-sur-Seine et les travaux des champs ; l’activité des ports et ses motifs presque infinis, à Calais comme à Dieppe. Il conservera à peu près ces mêmes thèmes tout au long de sa carrière. Lotiron ne s’attache pas au pittoresque de ces lieux, à l’aspect anecdotique des situations, ils sont avant tout motif à peinture mais il entend néanmoins en révéler le charme et la poésie. Il alterne toiles peintes sur le motif, généralement de petits formats, et compositions plus élaborées, souvent issues des œuvres précédentes, qu’il réalise en atelier.

Le dessin tient une grande importance dans le processus créatif de Lotiron surtout pour ses œuvres réalisées en atelier, il est un aide-mémoire précieux. Outre ces dessins préparatoires, Lotiron réalise également des œuvres autonomes destinées à être exposées. Enfin, comme un musicien fait ses gammes, Robert Lotiron dessine abondamment au cours de ses promenades, emplissant des carnets de croquis.